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10 Jul

De notre départ à aujourd'hui ...

Publié par Ninie

Coucou à tous!

Vous trouverez ci-dessous, un résumé de notre voyage.

Je demanderai votre particpation en vous demandant de lancer la lecture de la vidéo ci-dessous pour lire notre histoire avec une musique qui nous inspire chaque jour et ce depuis longtemps....

 

 

(Polish and English versions are coming soon)

Coucou à tous !

Déjà 128 jours que nous avons rendus les clés de notre appartement et dit au revoir à nos amis et à notre famille.

Avec 800 euros en tout et pour tout, notre vieille « Titine » (notre voiture), quelques vêtements, des ustensiles de cuisine, notre tente et quelques bricoles, nous partions en direction de l’Afrique pour un peu plus de chaleur et de dépaysement.

Au départ nous voulions aller en Russie pour rencontrer des gens qui vivent en communauté selon les principes d’Anastasia (série de livres de Vladimir Megre qui raconte sa rencontre avec Anastasia, une femme qui vit seule-ou presque- dans la Taïga, en harmonie avec les éléments qui l’entourent).

Puis quelques semaines avant de partir, une petite voix me disait que nous devrions aller au sud, suivre le soleil… et c’est ce que nous avons fait. Nous sommes descendus jusque dans les Pyrénées rendre visite à Sandrou, une amie de longue date pour ensuite descendre en Espagne. L’Espagne que nous avons traversée était plutôt désertique mais elle reflétait exactement ce que nous ressentions au plus profond de nous. La peur, l’angoisse, les doutes et l’appréhension de changer de continent mais aussi d’avoir tout quitté comme nous l’avions fait.

Sur la route je réglais encore les petits détails de factures d’eau, d’électricité, de CAF et je dois dire que ça me tourmentait l’esprit. Je mettais fin à l’ancienne façon de vivre où tout doit être fait et contrôlé et je devais laisser la place à notre nouvelle vie, celle du voyage, de l’inconnu et de l’imprévu.

Pas si facile quand on est habitué à vivre de façon automatique et habituelle, mais en même temps si excitant.

Notre décision de tout quitter comme nous l’avons fait n’était pas « un coup de tête » mais quelque chose que nous préparions depuis plusieurs mois.

Lorsque j’étais enceinte de 7 mois, nous avons traversé les routes d’Europe et c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’il existait « quelque chose », un Dieu, une force mystérieuse qui prend soin de nous et qui a la capacité de satisfaire tous nos besoins si on sait comment entrer en contact avec elle.

Ce voyage m’a beaucoup appris sur moi-même et m’a fait prendre conscience que lorsque j’arrête d’avoir peur ou de me battre contre ce qui arrive, que je lâche prise et que je fais confiance à cette Force invisible, alors tout se déroule pour le mieux et les choses qui paraissaient impossibles à résoudre se résolvent de part elles-mêmes.

J’avais une telle confiance en moi et en l’Univers que d’accoucher dans la nature ne me faisait aucunement peur. Et c’est ce qui s’est passé. Ce n’était pas exactement comme je l’imaginais mais cela correspondait plus à mes aspirations que si j’avais fait comme on le fait normalement en occident.

Puis nous avons trouvé un appartement juste à côté de là où j’ai passé la plus grande partie de ma vie, pour nous rapprocher de ma famille et permettre à Yuyu de grandir dans des conditions que la plupart des gens désigneraient « normales ».

Après plusieurs années d’apprentissage théorique sur la vie, le développement personnel et spirituel, il était grand temps pour nous de repartir sur les routes pour mettre en pratique ce que nous avions appris.

Nous rêvions depuis trop longtemps de voyager, de rencontrer de nouveaux gens et de découvrir les paysages magnifiques que notre nous offre notre belle planète.

Je me souviens d’une phrase qui me parle encore beaucoup aujourd’hui : « la routine tue, faites la sauter ! »

C’est exactement ce que nous avons fait J

Quand on a très peu, quand on ne sait pas où l’on va dormir, ni même si l’on aura assez d’argent dans le futur, c’est beaucoup plus facile de se donner à Dieu et de faire confiance parce que toute façon il n’y a rien d’autre à faire.

C’est ce sur quoi nous travaillons chaque jour : la confiance et la certitude que tout va bien quoi qu’il arrive et je peux dire que cela fonctionne.

A ce jour, nous avons parcouru 12 pays, roulé 16000 kms, rencontré des gens adorables et découvert des paysages magnifiques. Nous avons été à court d’argent pendant plusieurs jours, nous sommes tombés en panne d’essence plusieurs fois, nous avons cassé «Titine» deux fois, nous avons douté, pleuré, crié de rage parfois mais nous sommes toujours là, heureux d’avoir eu le courage de partir vivre notre rêve.

Ce que nous vivons nous fait grandir chaque jour un peu plus. Nos croyances erronées disparaissent de par nos expériences et nos peurs s’estompent au fur à mesure que nous les affrontons.

Nous avons tous tant de fausses idées de comment doit ou devrait être la vie, le monde, les gens, les situations, que l’on s’enferme dans nos croyances sans même remettre en question leur véracité. Et on continu à vivre en se disant que « c’est comme ça ».

Après avoir traversé l’Espagne, nous avons pris le bateau pour changer de continent. Arriver au Maroc fut comme d’arriver sur une nouvelle planète. Si on cherchait le dépaysement, on pouvait être sûrs de l’avoir trouvé. Les gens sont partout, sur les routes, dans les champs, dans les rues et c’était difficile de passer inaperçus… Les gens nous interpellaient dès qu’ils avaient remarqué notre plaque d’immatriculation. Heureusement pour nous, pratiquement tout le monde parlait aussi français. « Bienvenus au Maroc » et « pas problème Madame » sont les phrases qui raisonnent encore dans ma tête.

Plus nous descendions dans le sud du Maroc et plus je sentais que nous devrions faire demi-tour. Je rêvais de voir des dromadaires, le désert, des oasis mais je sentais que ce n’était pas pour cette fois-ci.

Je crois que j’avais peur… le désert, plus beaucoup d’argent, la chaleur… oui, je peux le dire ouvertement, j’avais peur.

Avant même d’arriver à Rabat, nous avons pris la décision de faire demi-tour… vers l’Europe puis vers la Russie peut être…

Je me suis sentie très soulagée mais en même temps je n’arrêtais pas de  penser à ce que pourraient bien dire les gens de tout ça. Déjà le fait d’avoir tout quitté n’était pas forcément bien compris par notre entourage et en plus ils apprendraient que nous sommes descendus au Maroc pour finalement remonter en Europe.

J’ai toujours eu ce défaut de m’inquiéter de ce que les gens peuvent bien penser de moi. C’était une belle occasion pour moi de relativiser en me disant que ce que pensaient les autres de moi ne regardait qu’eux et que ce qui était important était comment moi je me sentais face aux décisions que je prenais dans ma vie.

Nous avons donc repris le bateau en direction de Tarifa et nous avons retraversé l’Espagne.

Nous avons longé la côte et sommes rentrés en France par un bel après-midi ensoleillé. Nous nous sommes arrêtés dans un magnifique petit village pour faire une pause et j’ai décidé de m’acheter un paquet de tabac, chose que je n’avais pas fait depuis presque un an car nous avions arrêté de fumer en mai dernier.

Ce jour-là j’avais envie d’une chose : boire un petit café et fumer une cigarette! Dans le fond, je ne pense pas que ce fut la meilleure idée mais j’ai savouré ce moment sans me poser de question ou me dire que ce que je faisais était stupide.

Puis nous sommes allés faire un petit tour pour trouver des tongs pour notre petite Yuyu. Nous les avons trouvées ! Les payer fut une autre histoire J C’est à ce moment-là que nous avons découverts que nous n’avions plus du tout d’argent. Tout juste pour payer le marchand de chaussures.

Bizarrement, je me suis sentie comme soulagée. J’avais toujours cette peur d’aller au distributeur pour retirer de l’argent parce que je redoutais le jour ou l’écran afficherait le message: « votre compte n’est pas approvisionné pour cette somme ».

Mais nous avions le plein d’essence, assez pour manger quelques jours, il ne nous restait plus qu’à traverser le sud de la France en direction de l’Italie.

Ce fut un peu difficile mentalement. J’avais des doutes sur notre voyage et comme nous étions proches de l’endroit que nous avions quitté, je me disais qu’il était peut-être encore temps de faire demi-tour.

Mais Dieu Merci, cette pensée m’a vite quitté ! Les paysages du sud-est de la France étaient si magnifiques que nous étions bien motivés  d’en découvrir davantage.

Arrivés en Italie, nous sommes allés à Damanhur, que nous avions découvert un peu avant de partir, sur internet. Malheureusement nous n’avons pas pu entrer car la visite du site coûtait 66 euros par personne. Nous étions prêts à faire du WWOOF mais il y avait déjà de nombreux Woofers.

Nous avons donc continué et nous sommes arrivés au moment où nous n’avions plus de gasoil, plus de gaz pour cuisiner et bien entendu, toujours pas d’argent…

C’est en Italie qu’à vraiment commencer notre aventure « sans argent ».

 Comme je disais plus haut, quand nous n’avons plus rien, qu’on ne sait pas vraiment quoi faire, il y deux façon de réagir : soit on commence à s’inquiéter, on s’imagine le pire, on a peur, on panique ; soit on reste calme, on accepte, on croit et on fait confiance que cette Force Supérieure est là, et qu’elle prend soin de nous, quoi qu’il arrive.

Nous avons commencé à faire appel à l’aide en faisant une pancarte que nous posions à côté de notre voiture. Au départ je n’étais pas vraiment à l’aise. La culpabilité de ne pas travailler comme tout le monde pour ne pas avoir à demander l’aide des autres…

Puis nous avons attiré l’attention de tellement de gens, émerveillés par ce que nous vivions, que nous vivons encore aujourd’hui « sans argent » (ou presque…).

Après nos petites aventures italiennes, et après avoir longé la côte de la Mer Adriatique, nous sommes arrivés en Slovénie : verte, petite et magnifique !

Nous avons trempés les pieds dans une petite rivière qui faisait frontière avec la Croatie.

Puis nous avons vite atteint la Hongrie que nous avons traversée après avoir fait un petit tour au Lac Balaton.

Nous arrivions ensuite dans un des pays que nous avions hâte de découvrir : la Roumanie avec sa Transylvanie et ses châteaux. Ce n’était plus l’Europe de l’Ouest. Nous avons commencé à découvrir des routes que chez nous, nous appellerions des chemins. Nous avons dormis à 300 mètres du Château de Dracula puis visité le village où il est né. Nous avons rencontrés des gens très ouverts et accueillants et nous avons trempés les pieds dans la Mer Noire. C’est à ce moment-là que nous avons pris conscience que la Russie se trouvait juste de l’autre côté… Nous étions si proches mais nous avions encore quelques kilomètres à parcourir.

Nous sommes entrés en Bulgarie mais un orage de grêle nous poussa  à la traverser car il était impossible de poser notre tente.

C’est alors que nous sommes arrivés en Turquie. La magnifique Istanbul située de part et d’autre du détroit du Bosphore avec ses 15 millions d’habitants, nous attendait. Si nous avions su que « Centre-ville » s’écrivait « şehir merkezinde », nous aurions peut-être pu trouver Hagia Sofia mais ce ne fut pas le cas.

Nous sommes donc passés sur le pont Bosphore -vue sur la mer Marmara- pour continuer notre entrée dans ce  pays immense. Nous étions à présent en Asie…  Ce pays nous rappelait beaucoup le Maroc (pays musulman) et ce que j’aimais particulièrement, c’était l’appel à la prière qu’on pouvait entendre au moins 5 fois par jour, dans toutes les mosquées aux alentours. Je ne me souviens pas de voir beaucoup de gens prier à ce moment-là mais je trouve belle et mystique cette idée de tous se rassembler à un moment donné pour se connecter à Dieu.

C’est juste dommage qu’on ait inventé les religions qui ne font que diviser les peuples et causer des guerres dans le monde entier…

Après plusieurs jours de conduite sur les routes de Turquie, il ne nous restait plus beaucoup de kilomètres à parcourir pour arriver en Géorgie, dernier pays avant la frontière russe.

Mais la Turquie avait quelque chose à nous montrer… Je me souviens qu’Amshell n’était pas très bien, du coup je ne me sentais pas très bien non plus… Nous nous préparions à reprendre la route après une petite pause pique-nique mais lorsque j’accélérai pour avancer, nous entendîmes un gros bruit étrange et la voiture s’arrêta net. Ce bruit étrange n’était autre qu’un  de ces gros cailloux assez fréquents qui se décrochent des falaises devant lequel je m’étais garé sans même me rendre compte. Notre voiture ne voulait plus démarrer ni même le contact s’allumer…

Ce qui venait de se passer n’était que le résultat de ce que nous ressentions au plus profond de nous. Désespoir, doutes … On cherchait la paix intérieure et on réalisait qu’on avait peut-être pas choisis la voie la plus facile… Nous n’avions à présent plus de voiture et nous étions au milieu de nulle part, certes entourés d’un paysage magnifique, mais loin de tout. Je me souviens avoir pleuré lorsque j’ai réalisé que notre aventure avec Titine se terminait certainement… Nous étions prêts à la laisser et continuer en sac à dos. Le deuil était fait et notre foi était encore mise à l’épreuve…

Allions-nous nous laisser aller au désespoir ou nous rappeler que même si nous ne savions pas encore à quoi allait servir cette expérience, elle allait bien se terminer… Nous avons opté pour la deuxième façon d’agir et nous avons assisté à ce que nous pourrions appeler un miracle.

Pour faire court, nous avons été escortés par la Police en mini tank militaire, qui celle-ci nous conduisit dans le meilleur hôtel du village le plus proche, notre Titine fut emmenée dans un garage et réparée en même pas 24 heures, un dimanche. On nous annonçait le lendemain que tout était payé par la Police…. 25O euros de réparations et environ 100 de frais d’hôtel…

 

En gros, nous avions encore la preuve que lorsque l’on cesse de s’inquiéter, et que l’on fait confiance, les choses finissent toujours par s’arranger.

Cette expérience miraculeuse nous redonna des ailes pour continuer !

Nous avons enfin pu rentrer en Géorgie où nous étions heureux de découvrir que la caution de notre appartement avait été reversée sur notre compte Nickel. Nous pouvions redevenir un minimum indépendant et nous faire un petit peu plaisir quand nous le désirions… le simple plaisir d’acheter une glace à notre Yuyu J

En Géorgie, les femmes ne portent plus le voile, les gens parlent anglais et l’alphabet n’est plus du tout commun. On sent que l’on se rapproche de la Russie. Nous avons visité Batumi, puis emprunté la route que nous pensions la plus courte pour nous rendre à Varzia mais nous nous sommes retrouvés sur une route pour 4*4 montant à plus de 2000 mètres d‘altitude et nous avons mis 7 heures pour faire 200 kilomètres.

Nous avons rencontré Yvan, un russe qui voyageait seul en stop avec son sac à dos et très peu d’argent. Il avait le même genre d’expériences que nous avions lors de notre voyage en stop en 2012 : les gens l’invitaient chez eux, lui donnaient à manger, un endroit pour dormir et parfois de l’argent… Il était content et rassuré de voir qu’il n’était pas le seul à vivre ce genre d’expérience.

Nous avons continué la route vers la frontière russe au nord de Tbilissi en passant par le Caucase. Nous n’avions pas de visas mais nous voulions croire qu’il serait possible de l’obtenir à la frontière comme il est possible de le faire dans d’autres pays… Nous avons dû faire demi-tour avec pour conseil du douanier, de nous rendre à Tbilissi à l’ambassade Suisse pour connaître les démarches à effectuer. Il faut savoir que la relation entre la Géorgie et la Russie ne sont pas des plus  cordiales... encore des histoires de politique.

L’ambassade Suisse nous répondit de nous adresser à l’ambassade Russe qui ne donna jamais suite à notre demande.

Après une superbe soirée dans une famille Géorgienne et avoir vu pour la première fois de notre vie des vraies lucioles, nous voulions retenter notre chance avec la Russie et nous décidions de nous rendre à Soukhoumi -qui est une partie de la Géorgie occupée par la Russie- mais les soldats refusèrent de nous laisser passer.

Tout ce que nous essayions de faire pour entrer en Russie semblait impossible… Sans parler du nombre de gens qui nous disaient de ne surtout pas aller dans ce pays.

Ce fut une décision au départ difficile à prendre mais nous décidâmes de faire demi-tour… une fois de plus ;) Nous pensions aller en Pologne, à Gdansk, retrouver la famille d’Amshell, nous poser un peu, digérer toutes nos aventures et peut être essayer d’obtenir les visas depuis là-bas.

Nous avons donc retraversé la grande Turquie que nous avons d’ailleurs beaucoup plus appréciée qu’à l’aller. Nous avons appris que plus nous résistions à une situation plus elle devenait compliquée : « ce à quoi tu persiste résiste et ce que tu embrasses s’efface ».

En acceptant les signes nous montrant que nous ne pouvions pas entrer en Russie et en acceptant de faire demi-tour même si cette idée était inconcevable au départ, les choses semblaient se résoudre de part elles-mêmes.

Après avoir retraversés la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie, nous arrivions dans un nouveau pays sans même savoir si nous avions besoin de visas : l’Ukraine.

Nous avons passé la frontière sans problème. Nous sommes passés par Lviv, une magnifique ville très vivante. Le lendemain, après plusieurs heures passées à la frontière nous rentrions enfin en Pologne.

Nous étions à environ 300 kilomètres de Gdansk, notre réservoir d’essence était dans le rouge et nous n’avions plus d’argent.

Nous décidâmes de nous arrêter pour nous préparer quelque chose à manger tout proche d’un parc de jeux où Yuyu s’est empressée d’aller jouer.

Nous avions abandonné notre pancarte en Géorgie tout simplement parce que nous sentions que cette façon de faire ne nous correspondait plus. Nous savions que si nous faisions vraiment confiance à cette Force, à Dieu, alors tout finirait par s’arranger sans que nous ayons à faire quoi que ce soit.

J’étais au parc de jeux avec Yuyu tandis qu’Amshell nous préparait un repas avec les derniers ingrédients qu’il nous restait. Un homme qui venait de s’assoir sur un banc juste à côté de notre voiture, interpella Amshell parce qu’il venait de l’entendre parler en français à Yuyu.

Au premier regard, on pourrait vite s’imaginer qu’il est encore un de ces pauvres hommes, avec très peu d’argent, seul, qui passe son temps libre à boire parce qu’il ne trouve aucun sens à sa vie.

Cet homme s’appelait Darek. Amshell lui raconta donc brièvement ce que nous faisions sur ce parking et en réponse, Darek sorti son portefeuille pour nous donner 200 zlotys (ce qui correspond à environ 50 euros mais qui en vaut beaucoup plus). Il insista ensuite pour prendre Amshell au magasin le plus proche pour nous acheter à manger. Nous étions gênés et nous  lui disions qu’avec tout cet argent nous avions largement assez pour mettre un peu d’essence dans la voiture et nous acheter de quoi manger. Il insista, pris Amshell et ils revinrent tous les deux avec deux sacs remplis de nourriture.

Darek était effectivement seul et plutôt triste. Il avait envie et besoin de parler mais après plusieurs heures passées ensemble, il était temps pour nous de trouver un petit endroit tranquille pour poser notre tente avant la tombée de la nuit.

Darek ne voulait surtout pas que nous dormions dans la tente et insista pour que nous allions chez lui. Nous n’étions pas très chauds parce que nous adorions dormir dans  notre tente, c’était notre petite maison, notre petit cocon à nous et ça nous faisait de plus en plus drôle d’avoir à dormir entre des murs alors que nous dormions chaque nuit dans la nature…

Mais il insista. On s’est dit qu’après tout ce qu’il avait fait pour nous, c’était à nous de lui  faire plaisir et d’accepter son invitation. Nous sommes tous montés dans la voiture, direction : « chez Darek »…

C’est là que nous découvrions que Darek n’avait pas de maison… il vivait dans une chambre d’Hôtel, un endroit magnifique d’ailleurs, ce n’était pas vraiment un hôtel mais plutôt des petits chalets dans un genre de petit bosquet avec un parc de jeux pour enfants, un petit étang, bref, magnifique et paisible endroit.

Arrivés sur place il nous annonça qu’il nous payait une chambre pour passer la nuit. Nous étions un peu embarrassé mais il ne cessait de dire que cela lui faisait plaisir et que s’il pouvait faire encore plus pour nous il le ferait. Il nous confia qu’il n’avait pas toujours été une bonne personne et qu’il avait besoin de rattraper ses erreurs (sûrement pour se sentir moins coupable).

Du peu que nous avons su, il travaillait en Hollande et gagnait plutôt bien sa vie.

Peu importe ce que faisait Darek dans sa vie, il fut une fois de plus la preuve que Dieu est avec nous, partout autour de nous…

Nous sommes arrivés à Gdansk le lendemain soir. La famille était contente mais surprise.

Cela fait maintenant plus d’un mois que nous sommes en Pologne. Des anecdotes comme celle que vous avez lues, nous en avons vécues d’autres mais si je commençais à toutes vous les raconter, cela prendrait des semaines et des semaines. Peut-être un jour, dans un livre ;) 

Les premiers jours après notre arrivée en Pologne furent aussi remarquables. Nous n’avions nulle part où poser la tente, malgré le fait que nous étions entourés des amis et de la famille…

Nous avons donc chaque jour cherché et trouvé (sans crainte) des endroits où poser la tente pour une nuit. Le troisième jour, ou plutôt le troisième matin, Amshell est parti gagner un petit peu d’argent en faisant des petits travaux chez sa sœur. C’est donc Yuyu est moi-même qui nous sommes occupés de plier la tente. Nous avions décidé d’aller faire une ballade au bord de la mer après avoir tout ranger dans la Titine.

Je voyais autour de nous des ouvriers de chantier circuler pour faire leur pose pique-nique dans leurs voitures.

Un d’entre eux (le chef je crois) s’approche de moi et commence à me parler en polonais. Je comprends un petit peu le polonais mais parler reste encore difficile pour moi. Il me demanda si nous avions besoin de quoi que ce soit… à manger, à boire… j’étais très surprise parce que rien ne laisser paraître que nous avions besoin de quoi que ce soit, mis à part le fait que nous avions posé la tente sous des arbres et non dans un camping ce qui pouvait laisser supposer que nous n’avions pas de gros moyens. Nous étions plutôt jolies, bien habillée, propres, souriantes, etc… Je lui répondis qu’il était très gentil mais que nous n’avions besoin de rien et que c’était rigolo car nous venions de traverser une bonne partie de l’Europe sans argent et que nous avions souvent obtenu l’aide de personnes comme lui. Je lui expliquais que mon mari était justement parti travailler quelques heures pour avoir un petit peu d’argent. Il me dit au revoir et bonne chance puis il s’en alla. Je finissais de mettre mes sandales pour emmener Yuyu sur la plage puis ce monsieur revint me voir pour me donner un billet de 100 zlotys. Je fus plutôt surprise mais j’acceptai, le prit dans mes bras et le remercia.

Certains d’entre vous se disent peut être « oui mais…. Vous ne pouvez pas vivre comme ça toute votre vie…. Juste en attendant que les autres vous donnent…. ».

Et je répondrai que ce qui compte n’est pas vraiment ce que les autres nous donnent mais pourquoi nous avons étaient amenés à rencontrer ces gens qui nous donnent. Ce qui importe vraiment n’est pas l’effet mais la cause… Qu’est ce qui fait que telle ou telle chose nous arrive. Et c’est juste notre état d’être, notre état de conscience. Et si nous arrivons à «savoir » - et non plus « croire » - que Dieu est avec nous à chaque instant, alors il n’y a plus de place pour les circonstances désagréables. Si Dieu est Amour il ne peut pas être la mal…
Ecrire ces lignes que vous venez de lire m’a pris plusieurs semaines. Je ne vous cacherai pas qu’en les écrivant j’avais souvent des doutes et je me suis souvent posé la question de savoir si j’allais vraiment partager tout ça avec vous… Tout simplement parce que je sentais que ce voyage n’était pas aussi beau, magique, spirituel que ce que j’aurais aimé qu’il soit.

Aussi pour la simple raison que nous ne sommes pas entrés en Russie comme nous l’avions prévu et que nous avons décidé d’abandonner cette idée… pour le moment…

Les gens qui nous connaissent savent que nous avons toujours eu des idées folles, extravagantes et que nous avons toujours fait différemment des autres… et que ce n’était pas forcément que nous réussissions à chaque fois…

Ce voyage m’a ouvert les yeux sur beaucoup de points…J’ai beaucoup appris sur moi-même, et sur ce qui fait qu’aujourd’hui je ne vis pas encore la vie rêvée…

A ce jour, Titine est en vente pour pièces, et après plus d’un mois passé en Pologne, nous nous préparons à continuer le voyage en sac à dos… comme il y a 4 ans, avec pour seule différence que Yuyu n’est plus dans mon ventre mais sur le dos de son Papou qu’elle adore… Et nous avons hâte !

Même si à ce jour nous avons décidé de faire demi-tour vers la France, Quête d’un Rêve continu !

A bientôt pour la suite de nos aventures…

Ninie…

Ps: vos questions, réactions et commentaires sont les bienvenus ;)

De notre départ à aujourd'hui ...
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N
Ton histoire m a beacoup intéressé et m a amené a reffléchir sur la vie en générale et le bohneur....<br /> C etait vraiment très existant a lire<br /> Merci pour ce partage
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L
Magnifique ... J'espère lire un jour ton livre. Merci pour ce super partage de vie très riche ! <br /> Belle continuation des bisous
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A
Ma Dobl'!!! Je suis très admirative de cette belle expérience et un grand merci pour avoir pris le temps d'écrire ce beau récit qui m'a captivé! Nos chemins se sont séparés depuis plusieurs années mais j'espère vraiment te revoir un jour pour que tu me racontes la version longue
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L
Merci de vos nouvelles.<br /> Vivre au présent ! c'est une clé du bonheur.<br /> Bon vent !
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B
Salut les amis!!!! <br /> Nous sommes très heureux d'avoir de vos nouvelles et nous vous embrassons de tout notre cœur! :) <br /> Je vous félicite vraiment pour votre courage, votre confiance dans l'univers, et pour l'attraction de solutions à toutes les "complications"!! ;) <br /> Merci beaucoup Ninie pour ce récit qui me fait chaud au cœur!! Je suis un peu envieux et je te remercie énormément de nous faire voyager avec vous en te lisant! :) <br /> Concernant cette impossibilité de rentrer en Russie, peut-être que "Dieu", l'Univers, le Chi, Votre cœur, Bref ;) vous rappelle simplement que l'important n'est pas la destination mais le voyage en lui même!! Vous effectuez en ce moment un voyage extérieur mais surtout intérieur que peu de gens ont l'occasion d’expérimenter durant leur incarnation! <br /> Nous vous aimons très fort et vous souhaitons de vivre encore de très belles aventures dans les mois qui viennent! <br /> Nous sommes impatient de vous revoir tous les 3. <br /> Gros bisous plein d'amour à la petite Yuyu qui a beaucoup de chance!
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